Podcast : Dépendance aux analgésiques – opioïdes et douleurs chroniques

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Pedro Ming et Philippe Schuepbach

Dans ce 17e épisode, nous abordons un sujet sensible : la dépendance aux antalgiques opioïdes. Face aux douleurs chroniques liées aux maladies rhumatismales, certaines personnes développent une dépendance sans même s’en rendre compte. Philippe Schüpbach témoigne de son expérience avec la morphine tandis que le Dr. Pedro Ming Azevedo explique comment se déroule le sevrage et présente les alternatives thérapeutiques existantes. Ensemble, ils rappellent que la dépendance n’est pas un échec et qu’il existe des solutions pour en sortir.

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Sortir de la dépendance aux opioïdes

Atteint de fibromyalgie, Philippe Schüpbach a longtemps souffert de douleurs diffuses dans tout le corps. Quand les traitements antidouleur classiques ne suffisaient plus à le soulager, son médecin lui a prescrit de la morphine. Ce traitement lui a apporté un soulagement temporaire, mais les effets secondaires comme la fatigue, une baisse d’énergie et la dépendance sont devenus de plus en plus lourds à supporter .

C’est à ce moment-là qu’il décide d’entamer un traitement multimodal au CHUV à Lausanne. Pendant deux semaines il est pris en charge par une équipe interdisciplinaire qui l’accompagne dans un sevrage progressif de la morphine. Ensemble, ils mettent en place un accompagnement global combinant physiothérapie, ergothérapie, méditation, cohérence cardiaque et chiropractie afin d’agir sur tous les aspects de la douleur. Aujourd’hui, Philippe ne prend plus de morphine et parvient à gérer ses douleurs autrement, avec plus de ressources et davantage de sérénité.

J’ai compris que la morphine ne traite pas la cause, seulement les symptômes. Ce n’est pas une solution durable. Aujourd’hui, je préfère des méthodes douces, même si ça demande du temps et de la patience.
Philippe Schüpbach

Mieux comprendre la dépendance et proposer des alternatives

Le Dr Pedro Ming Azevedo, spécialiste en douleurs chroniques au CHUV, explique que la morphine peut être utile à court terme, mais qu’elle ne constitue en aucun cas une solution durable. Lorsqu’un patient développe une tolérance, il demande souvent des doses plus fortes, ce qui peut entraîner un véritable cercle vicieux. Les effets indésirables graves comme l’anxiété, la dépression ou même des pensées suicidaires, montrent à quel point une telle dépendance peut devenir dangereuse.

Le rôle du professionnel de santé est donc d’accompagner le patient vers une prise en charge globale, qui ne repose pas uniquement sur les médicaments. L’ostéopathie, la psychothérapie, l’activité physique adaptée ou encore la pleine conscience sont autant d’approches complémentaires qui contribuent à une stratégie à long terme et plus respectueuse de la personne.

Le problème, ce n’est pas la morphine en soi, mais son usage prolongé. Une utilisation chronique souvent provoque paradoxalement plus de douleur, donc les patient ressentent souvent une diminution des douleurs à l'arrêt.
Dr Pedro Ming Azevedo

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